Mon nom c’est Anna B.

Je suis une, je suis plusieurs, je parle pour vous.

Et aujourd’hui, je suis Elle:

I got 20$ in my pocket, 25 ans, des grosses lunettes, un mec mais pas de chat. Je suis en relation libre avec mon traitement de texte, ça pète les yeux mais ça paie les factures.



– Tu voyais comment la sexualité avant d’y venir? On en parlait facilement chez toi où c’était tabou?
J’ai toujours vu la sexualité comme un truc qui avait l’air trop cool, et je jalousais beaucoup les adultes de pouvoir s’adonner aux joies du sexe. Je pense que j’ai commencé à m’intéresser vraiment au sexe à l’âge de 8 ou 9 ans, j’étais friande des suppléments sexe des magazines de mes parents, et aussi des scènes de sexe dans les romans.
Question éducation, ma mère a sans doute des failles, mais vis-à-vis de l’éducation à la sexualité, je pense pouvoir lui décerner un zéro faute. Il me semble qu’à chaque âge de ma vie, elle m’a dit les trucs que je pouvais entendre, depuis l’histoire des deux petites graines (3 ou 4 ans) jusqu’à la contraception (15-16 ans), en passant par les règles, le plaisir et tout, sans que ça ne soit jamais intrusif ou sentencieux ou moralisateur. Donc franchement pas tabou, hyper sain et léger, décontracté sans être déplacé…
(Oh, je repense à une anecdote, qui concerne mon père, avec lequel j’entretiens pourtant des rapports beaucoup plus distants. Quand j’avais 13 ou 14 ans, il nous a emmenées ma sœur et moi au Musée d’Orsay, et nous sommes passés devant l’Origine du Monde de Gustave Courbet. Et avec des mots très respectueux et très justes, il nous a expliqué pourquoi ce tableau était très beau. Et alors que la situation aurait pu s’y prêter, je ne me sentais absolument pas gênée. On en a pas reparlé, mais c’était un beau moment, qui a sans doute contribué à ce que j’ai un rapport épanoui et sain à ma sexualité et à mon corps)
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– Avec le recul, tu penses que tu connaissais bien ton corps au début? La masturbation tu connaissais/pratiquais?
Oui, je pense qu’on peut dire que je connaissais bien mon corps quand j’ai commencé ma sexualité active. Je m’étais beaucoup masturbée enfant et adolescente, tout en étant quasiment incapable de m’amener à l’orgasme moi-même. Je n’ai jamais eu de rapport coupable à la masturbation, je trouvais juste ça un peu frustrant.

– La première fois, tu la voyais comment? Au final, ça a donné quoi?
En fait j’ai vécu ma première fois à 18 ans, ce qui n’est ni tard ni tôt, mais qui commence à faire long quand on pense au sexe depuis l’enfance. Du coup, j’ai toujours pensé que je le ferai dès que l’occasion s’en présenterait, peu importe avec qui. Et bêtement génialement, c’est l’inverse qui est arrivé. Ma première fois s’est passée avec un mec génial, on était hyper amoureux tous les deux, il était d’une sensualité incroyable, il adorait me lécher, j’ai joui dès les premières fois… Bref, que dire d’autre, la première fois et les suivantes, j’ai passé les quelques mois de cette relation au septième ciel, à baiser non-stop et super bien, sans me poser de question. Super jolis souvenirs, ma première fellation (dieu que je devais être nulle !), ma première levrette, mes premiers mots cochons… Je suis hyper chanceuse, je crois.

– Ton meilleur souvenir sexuel?
Oh putain, ce que c’est dur de choisir ! La fois où j’ai joui une dizaine de fois d’affilées en missionnaire ? La fois où j’ai eu une hallucination visuelle après un orgasme ? La première fois que j’ai vu ma toute première nana toute nue ? La première fois où j’ai joui en levrette ? La toute première fois que j’ai été enculée ? La fois où un mec pourtant dominateur et macho m’a donné son cul ? La première fois qu’on m’a murmuré à l’oreille « P’tite pute… »? La fois dans les toilettes d’un bar à Brooklyn ? Merde, je sais pas, je sais plus…

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– Le pire ?
J’ai pas vraiment de souvenirs sexuels horribles en fait… Ah si ! J’ai passé un an avec un garçon que j’aimais bien sans en être raide collaps, il n’était pas hyper sexuel, du coup j’ai fini ultra-déprimée du cul, plus de libido, plus de fantasmes, hyper-triste. Et surtout ce garçon ne pouvait atteindre l’orgasme que si j’étais au-dessus de lui. Donc chaque rapport sexuel se terminait par cette position, qui n’a jamais été mon truc préféré (je n’ai jamais atteint l’orgasme de cette manière, c’est dire) et parfois ça durait des plooombes, j’avais mal aux cuisses, j’avais l’impression de pomper comme un shadok… Foutredieu ce que c’était pénible.
Oh, et j’aime pas trop les zizis moches, mais ça fait longtemps que je n’en ai pas vus, chanceuse que je suis.

– Le libertinage, le polyamour, ça t’évoque quoi?
Une idée vraiment cool sur le principe, mais terriblement compliquée à mettre en application… Et moi-même qui ne suis pas une grande convaincue par la fidélité absolue, je crois que j’aurais du mal à en faire un principe dans mon couple, quand bien même mon partenaire serait d’accord.

– Aujourd’hui, tu dirais que tu as beaucoup évolué sexuellement parlant? Quand tu repenses à tes débuts, à celle que tu étais, tu voudrais lui dire quoi?
Mes pratiques ont évolué, mais mon point de vue sur la sexualité est le même depuis… Je dirais une vingtaine d’années. Si, la seule différence je crois, c’est que je m’écoute plus : je fais moins les choses pour les avoir faites, mais plus parce que j’en ai envie.
Et j’apprends tout doucement à désirer le corps des hommes pour ce qu’il est. Je suis principalement hétéro, mais je me rends compte que l’érotisation permanente du corps féminin est quelque chose qui a forgé le début de ma sexualité : disons que j’avais du désir parce que je me sentais désirée, parce que la situation était excitante, parce que j’aimais la personne en face et ce que nous allions faire, mais pas vraiment par lui, sa peau, son corps… Je ne sais pas encore trop comment l’exprimer, je crois que c’est un truc que je suis en train d’apprendre…

Qu’est-ce je dirais à la moi des débuts ? Ne change rien, continue à t’aimer, à aimer les autres et à aimer la vie, ton désir c’est ta force.

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