A ce titre, une petite piqûre de rappel ne peut faire de mal à personne. La contraception est une composante essentielle du droit des femmes à disposer de leur corps puisque c’est l’ensemble des méthodes tendant à empêcher une grossesse non désirée.

Je rappelle même si ça peut sembler évident que la contraception reste et doit rester un choix.

Les différents moyens de contraception sont plus ou moins efficaces mais ils seront quand même plus efficace si ils correspondent au souhait et au mode du vie de la femme (puisque à part le préservatif masculin, il n’en existe pas encore pour l’homme).

 

 

Je vais ici faire une brève description de ces moyens de contraception.

 

Les contraceptifs hormonaux

  • La pilule : Elle est généralement proposée (voire imposée) par les médecins au début de notre vie sexuelle. C’est un comprimé qu’on doit prendre tous les jours à heure fixe (avec une semaine d’arrêt ou non selon les pilules). Certaines sont remboursées par la Sécurité sociale et d’autres pas. C’est une contraception qui demande beaucoup de rigueur car il ne faut surtout pas l’oublier.
  • L’implant : C’est un petit bâtonnet souple en plastique de 4 cm qui est inséré sous la peau à l’intérieur du bras sous anesthésie locale. Ayant moi-même un implant, la pose n’est pas douloureuse. Il dure en moyenne 3 ans même si pour les femmes en surpoids, la durée va être raccourcie pour être sûre d’être bien protégée.
  • Le patch : Un patch dure une semaine. Il est à coller sur une partie du corps comme les cuisses, les bras ou les fesses. Il est nécessaire également de faire une semaine d’arrêt après 3 semaines de patchs. Il n’est pas remboursé par la Sécurité sociale.
  • L’anneau vaginal : C’est un anneau souple à insérer dans le vagin et qui y reste pendant 21 jours. Il est donc à changer chaque mois.
  • Le système intra-utérin ou stérilet hormonal (SIU):  C’est un bout de plastique en forme de T  qui a un réservoir de produit progestatif. Tout comme le DIU, une femme nullipare (c’est-à-direqui n’a jamais eu d’enfant) peut s’en faire poser un. (http://martinwinckler.com/spip.php?article302) Il est introduit idéalement le jour des règles car le col de l’utérus est plus détendu à ce moment là du cycle. Il est efficace de 3 à 5 ans.
  • Les injections : C’est une méthode très peu utilisée en Europe. C’est une injections de produit contraceptif (acétate de médroxyprogestérone pour les intimes). Après la première injection entre le 1° et 5° jour des règles, elle est efficace  pendant 1 à 3 mois selon le produit utilisé.

 

Attention, ces méthodes ne protègent pas des IST (Infections sexuellement transmissibles) donc si vous ne connaissez pas bien vos partenaires et/ou que vous n’avez pas encore fait les tests, utilisez des préservatifs masculins ou féminins.

 

différents moyens de contraception hormonale

 

Les contraceptifs locaux

  • Les préservatifs : Masculin ou  féminin, ils protègent non seulement du risque de grossesse mais aussi et surtout contre les IST.  C’est le moyen de contraception le plus simple à se procurer puisque il est sans ordonnance et qu’on peut le trouver dans les pharmacies, les grandes surfaces, les distributeurs dans la rue, et même dans certains bureaux de tabac/presse. Le préservatif féminin a l’avantage de pouvoir être posé quelques heures avant le rapport sexuel.
  • Le diaphragme et les spermicides : Le diaphragme est une membrane souple à mettre au fond du vagin avec des produits spermicides à l’intérieur (gel, ovule). On peut aussi utiliser des spermicides seuls notamment sous forme d’éponge. Le diagramme est partiellement remboursé contrairement au spermicide.
  • La cape cervicale : Elle n’est plus commercialisée en France mais est toujours disponible sur internet. C’est un dôme souple qui recouvre le col de l’utérus.
  • Le dispositif intra-utérin (DIU) : même système que le SIU sauf qu’il ne contient pas d’hormones puisqu’il est en cuivre. Il rend les spermatozoïdes inactifs donc plus il y a de cuivre, plus il est efficace. Il existe 2 modèles: le « short » principalement pour les nullipares et le « standard » pour les autres.


 Les méthodes dites naturelles

Elles ont un taux d’échec très élevé. A ce titre, elles sont davantage des méthodes d’espacement des naissances que des méthodes de contraception. On retrouve notamment parmi ces méthodes la technique dite du retrait, qui consiste à ce que l’homme se retire de la pénétration avant d’éjaculer.

Il existe également la méthode de la température (Ogino), du calendrier et de la glaire cervicale qui se fondent sur l’observation des cycles de la femme.

 

Petit rappel historique concernant la contraception:

Depuis la loi Neuwirth du 28 décembre 1967, l’usage de contraceptifs est autorisé en France même si les décrets d’application ne paraissent qu’entre 1969 et 1972 qui à l’époque ne prévoient pas de remboursement par la Sécurité sociale.

La loi du 4 décembre 1974 stipule que la pilule est désormais remboursée par la Sécurité sociale.

Depuis la loi du 4 juillet 2001 vous pouvez obtenir un contraceptif sans l’autorisation de vos parents si vous êtes mineures

En 2012, une loi a été votée pour que  les pilules de première ou de deuxième génération, les stérilets et les implants hormonaux soient gratuits pour les mineures  de 15 à 18 ans.

 

La liberté de choix de votre contraception est fondamentale

Saviez-vous qu’il existait toutes ces alternatives à la sacro-sainte pilule? Vous savez cette pilule qui a une fâcheuse tendance à être prescrite par les médecins sans tenir compte de notre mode de vie, de nos envies et de nos choix en matière de contraception. Il est donc important de continuer à parler de ces différentes alternatives à la pilule afin que chaque personne puisse trouver le moyen de contraception qui lui convienne.

En plus des méthodes citées précédemment, il existe également la contraception définitive  mais c’est une méthode radicale donc interdite aux mineurs (même si elle peut être réversible dans quelques rares cas). Il existe d la ligature des trompes pour les femmes. Elle peut se faire de différentes manière selon la situation dans laquelle vous êtes:

-sous anesthésie générale par une pose de clips au niveau des trompes dans le cas général

-après un accouchement la technique  « à ventre ouvert » notamment après une césarienne

-par voie vaginale lorsqu’il y a une autre raison d’intervenir dans cette zone là

-par une ligature » post partum » (peu de temps après l’accouchement).

Pour les hommes, cela s’appelle la vasectomie. C’est la ligature et la section du canal déférent qui empêche donc la production de spermatozoïdes. Cette méthode comporte moins de risques que la ligature des trompes chez la femme.

Le meilleur contraceptif est celui qui est adapté à votre mode de vie et à votre choix : personne ne doit vous imposer un moyen de contraception autre que celui que vous voulez mais le médecin* peut vous aiguiller dans votre choix notamment par rapport à vos attentes et soucis de santé éventuel.

Si aucun médecin* n’accepte de vous prescrire le moyen de contraception que vous voulez, vous pouvez toujours aller au planning familial ou au centre de planification de votre ville qui est anonyme et gratuit.

* il peut aussi s’agir d’une sage femme

En cas d’incident

Si toutefois, vous avez un souci avec votre moyen de contraception comme par exemple un oubli de pilule ou un préservatif qui craque, vous toujours prendre la pilule du lendemain, efficace dans les 3 jours suivant le rapport à risque, voire du surlendemain qui peut être prise jusqu’à 5 jours après même si le plus tôt reste le mieux en terme d’efficacité: elle permet de bloquer l’ovulation pendant pratiquement tout le cycle sauf si on est en période pré-ovulatoire. Elle est  disponible chez l’infirmière scolaire ou en pharmacie et est gratuite pour les mineures uniquement. Il faudra aussi faire les tests MST si ce n’est pas déjà fait.

A noter: la pilule du lendemain  est moins efficace à partir de 75 kg selon certaines études. http://www.lemonde.fr/sante/article/2013/11/29/une-pilule-du-lendemain-moins-efficace-pour-les-plus-de-75-kg_3522965_1651302.html

 

Si vous vous en rendez compte trop tard et qu’une grossesse a été détectée, vous pouvez recourir à l’IVG jusqu’à la 5° semaine de grossesse par voie médicamenteuse ou jusqu’à la 10° semaine de grossesse par voie chirurgicale.

Si vous ne souhaitez pas ou ne pouvez plus avorter mais que vous ne souhaitez pas garder l’enfant, vous pouvez toujours recourir à l’accouchement sous X  ce qui signifie  qu’il n’y aura pas de lien juridique entre la mère biologique et l’enfant. Passé un délai de 2 mois après l’accouchement, l’enfant sera remis à l’Aide Sociale à l’Enfance pour être adopté.

Pour que le sexe reste un plaisir… sortez couverts.

Sources et approfondissement : http://www.planning-familial.org/

http://martinwinckler.com/spip.php?rubrique8

http://www.ined.fr/fichier/t_telechargement/49903/telechargement_fichier_fr_publi_pdf1_492.pdf

http://contraception.comprendrechoisir.com/comprendre/indice-de-pearl (indiquant le taux d’échec pour les différentes méthodes en cas d’utilisation optimale)

 www.ivg.gouv.fr,

http://vosdroits.service-public.fr/particuliers/F3136.xhtml (information sur l’accouchement sous X)

 

6 réponses à Aujourdhui, c’est la journée mondiale de la contraception

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