Yvette

« De quoi t’as peur ? »

« De quoi t’as peur » qu’il me dit. Qu’il me dit en me proposant de faire l’amour, sans capote.

 

C’est vrai ? De quoi avons-nous peur, au fond, nous pauvres âmes rincées à ce matraquage hygiéniste permanent ? Les grossesses ? Oh ! On se retire et au pire, on a la pilule du lendemain. Si ça ne résout rien ? L’IVG pardi ! Une formalité. Quoi ? Quoi le Sida ? Mais c’est un truc d’Afrique Subsaharienne ça. Il y a d’autres IST ? Comment ça, d’autres IST ? Ouais mais genre la syphilis c’est un truc de poète maudit du XIXè.

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« T’es parano. Je suis sain-e. Je suis safe. Tu peux me faire confiance. »

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Vous savez ce qui est à la mode ? One Direction et la fellation. Devant mon désintérêt flagrant pour les premiers, je vais parler de la seconde. J’avais vraiment envie de caser One Direction et Fellation dans la même phrase, en fait.

 

Je vais peut être casser un mythe mais : la fellation ce n’est pas du safe-sex !

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Non pas que le sperme que vous avalez va se muer en acide qui va fondre vos entrailles. Non. Par contre vous courrez le risque en ingurgitant du liquide séminal (donc pré-éjaculation) ou du sperme de vous chopper une sympathique petite IST voire le VIH. Il faut savoir que le pénis « mouille ».

Certains types vont mouiller plus que d’autres et parfois on ne le voit même pas et on ne le sent pas mais le liquide pré-séminal est là, le fourbe, et il se répand joyeusement sur votre langue, vos gencives et votre palais pendant que vous vous demandez si vous ne ressemblez pas trop à un poisson rouge . Donc, même si votre partenaire vous fait « Attends attends, retire-toi, je vais… » avant de baptiser vos draps ou votre tapis de salle-de-bain ou le jardin des voisins ou…même si votre partenaire n’éjacule pas dans votre bouche, le contact entre vos muqueuses et le liquide pré-séminal c’est un risque de pris.

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Je me rappellerai toujours de mon premier clic sur Redtube. Lorsque j’ai découvert les rubriques. Lorsque j’ai enfin compris quels étaient les fantasmes « dominants ». Sans surprise, teintés de sexisme, les femmes toujours soumises et ultra-sexualisées.

Mais je ne vais pas vous parler de cela, non. Le sexisme dans le porno, ce sera une autre fois. Non, je vais donc, vous dis-je, aborder un sujet moins traité et qui me semble néanmoins primordial.

Je gambadais donc joyeusement entre la catégorie « Teen » et celle « Furry » quand j’aperçu une case qui m’a depuis, largement retourné le cerveau :

« Interracial ». Continuer la lecture

J’ai la rage, si vous saviez. Une rumeur sourde qui gronde depuis mon ventre et remonte jusqu’à la trachée. J’ai envie de vomir. Il faut que j’arrête de lire des témoignages de victimes de viol. Maintenant. Sinon je vais crever. Je ne comprends pas. Cette violence. Ce mépris. Cette haine. Et je ne comprends pas ma chance. Je ne comprends pas pourquoi je n’ai pas été violée aussi. Toutes ces situations, je les ai vécues. La fin de soirée chez des inconnus, la ruelle sombre, le cousin qui dort à poil à côté de toi…C’est ma vie, aussi. Sauf que dans ma petite existence tranquille, le viol n’a jamais eu lieu. Ni les attouchements. Rien. On ne m’a fait aucun mal. Et pourtant, pourtant je n’arrête pas de me dire « Ca aurait pu être moi. Cette fille, c’est moi. Je suis elle. Pourquoi ai-je de la chance et pas cette nana ? Pour combien de temps encore ? ». Continuer la lecture

« Franchement, je me préfère largement dans mon 44 avec mes formes féminines quand je vois tous ces sac d’os dans les magazines.  Tu crois qu’elles mangent sérieux ? »

« Putain mais c’est abusé ! Comment elle ose mettre ce short avec sa cellulite ? Ca craint. T’as vu ses cuisses ? On dirait des jambons»

« Non mais arrête, là c’est plus des courbes, c’est du gras chérie ».

« Moi, au moins, j’ai des seins. »

Je viens de vous sortir le genre de phrases que je n’ai plus jamais, jamais envie d’entendre dans la bouche d’aucune personne.

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“BOOH ! You whore”. Ou autrement dit “Sale pute”. Qui ne s’est jamais fait traitée de pute ici ? C’est exactement la question que pose Madame Norbury, interprétée par Tina Fey dans cette petite satire de l’adolescence qu’est “Mean Girls”. Elle poursuit alors par une demande qui s’approche de “Et qui a déjà traité une amie/connaissance de pute derrière son dos” ? Malaise. Grand déballage, mauvaises langues et injures gratuites. Le film finit à la sauce bisounours et tout le monde vit en paix dans la joie et l’allégresse. Ah, que c’est beau. Utopique aussi, du moins pour le moment, tant que personne ne fait d’effort.
D’effort par rapport à quoi ? me direz-vous. Je vous répondrais “Mais par rapport au slut-shaming mes petits agneaux en sucre”.
Le slut-shaming, concept méconnu et directement importé du féminisme made in US.

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